Discrimination et égalité
Un État qui se prétend de droit et "égal pour tous", mais qui ne protège que les élus, - ment et parasite sur l’hypocrisie. Ce n’est pas l’égalité, mais un instrument d’oppression. Là où l’on crée des conditions de serre pour certains et que l’on livre les autres à la foule et à la matraque policière, ce n’est ni liberté ni égalité pour tous, mais une ségrégation de caste érigée en loi, une sorte de dictature de la majorité sous le masque du libéralisme.
De tels États, individus ou autres formes d’associations aiment s’appuyer sur des listes d’élus: ceux-ci nous les protégeons, ceux-là nous les déclarons dégénérés et nous les détruisons. Une telle pratique se retrouve partout, des dictatures totalitaires aux pays qui, par essence même, essaient de simuler l’égalité et l’inclusivité.
Mais toute cette égalité et cette inclusivité ne sont pas le résultat d’une acceptation volontaire par la société de ces groupes stigmatisés, mais le fruit de leur propre lutte. Sans lutte, ces sociétés n’existent que par la grâce du diktat, et leur existence peut être annulée à tout moment: droits et vies réduits en cendres. Et le plus terrible, c’est que cela repose toujours sur une liste sélective de groupes protégés, une liste sélective de ceux qui peuvent défendre leurs droits, se protéger, ou exercer une pression en ayant le soutien ou le pouvoir d’un autre État.
Les droits des très petites communautés ne sont pratiquement jamais pris en compte. Ces communautés n’ont aucune force réelle pour se défendre contre le génocide, elles ne sont en réalité soutenues que par des activistes intersectionnels qui comprennent la nature et l’interconnexion de toutes les formes d’oppression et de haine transmises ou entretenues par ceux qui détiennent le pouvoir.
Aucune "liste des élus" n’est nécessaire. Il doit y avoir une seule règle logique et humaine:
- Si une communauté ne nuit pas aux autres - ce n’est pas un crime.
- Si une communauté ne détruit pas ses propres membres - ce n’est pas une maladie.
- Si le but d’une communauté n’est ni le crime ni la maladie, elle a droit à la protection, à la liberté d’expression et à une vie paisible. Toute répression contre elle - ce n’est pas de le "traitement" ni de la "justice", mais une forme de génocide.
Toute communauté - aussi "étrangère" ou "étrange" qu’elle puisse paraître - doit être libre tant qu’elle est inoffensive. Celui qui laisse ces groupes sans protection devient complice de la violence et de l’oppression. La haine envers ce qui est inoffensif - ce n’est pas une "opinion", c’est de la xénophobie, un crime et une lâcheté.
Les listes des "bonnes minorités" - sont une technologie de tri des êtres humains entre dignes et indignes. C’est un outil du pouvoir pour nourrir les uns et briser ou détruire les autres.
Même dans la Déclaration des droits de l’homme, cette erreur est consacrée: on y énumère des groupes au lieu d’énoncer le principe même de la protection. À cause de cela, les tyrannies trouvent encore des failles en justifiant la discrimination: "ces catégories ne figurent pas dans la liste". Et peu importe qu’il y soit pourtant écrit "distinction of any kind". Les listes sont une arme des oppresseurs leur permettant d’imiter hypocritement l’attachement aux droits humains.
Un hypocrisie particulière est démontrée par les États qui ont ratifié la Déclaration universelle des droits de l’homme mais qui l’interprètent à travers des filtres religieux ou nationaux, transformant des droits universels en instrument de répression sélective.
Par exemple, l’Arabie saoudite a officiellement soutenu la Déclaration, mais continue d’exécuter publiquement des homosexuels, en justifiant cela par "l’incompatibilité avec la charia". Une telle pratique est également caractéristique d’autres pays signataires de la Déclaration: l’Iran, la Russie, l’Égypte, le Soudan, le Nigéria, le Qatar, les Émirats arabes unis.
Tous utilisent la Déclaration comme vitrine sur la scène mondiale, mais à l’intérieur - cultivent ouvertement la haine et la violence contre les personnes LGBT. Leur signature au bas du document ne vaut pas plus que celle d’un bourreau au bas d’une sentence.
La véritable justice - c’est la protection universelle de tous les innocents. Tout le reste - n’est qu’un mensonge, masquant la dictature de la majorité et le pouvoir des agresseurs.
La liberté - ce n’est pas un privilège réservé aux élus. C’est le droit de chacun, tant qu’il ne nuit pas aux autres.